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L'impact de l'austérité budgétaire sur le financement de la santé publique dans les pays de l'OCDE et les provinces canadiennes

L'impact de l'austérité budgétaire sur le financement de la santé publique dans les pays de l'OCDE et les provinces canadiennes

8 mars 2022, 12h00-13h00 (HE)

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Résumé

Les investissements en santé publique contribuent à prévenir la mortalité et à réduire les coûts des soins de santé. Pourtant, très peu d'études ont examiné les déterminants des investissements dans les soins préventifs entre les pays et au fil du temps. Nous développons une théorie des priorités de dépenses de santé opposant mesures préventives et soins curatifs. Il est peu probable que les mesures préventives soient prioritaires pour les gouvernements, car il s'agit d'un bien public qui nécessite l'allocation immédiate de ressources limités en vue de générer des bénéfices diffus qui ne se manifestent qu'à long terme. En effet, la santé publique constitue une politique « silencieuse » qui n'est pas fortement soutenue par les groupes d'intérêt ou l'opinion publique. Ce profil entraîne deux implications : comme d'autres investissements à long terme, les programmes de santé publique sont particulièrement vulnérables à l'austérité budgétaire, et les dépenses de prévention ne sont pas influencées par l’orientation partisane du gouvernement, car les partis ne peuvent guère attirer des votes avec des investissements à long terme d’une si faible visibilité.

Nous utilisons deux ensembles de données couvrant 25 pays de l'OCDE de 1970 à 2018 ainsi que 10 provinces canadiennes de 1975 à 2018. L’analyse démontre que les consolidations budgétaires sont négativement associées au niveau absolu de soins préventifs et à sa proportion par rapport aux soins curatifs. Nous confirmons également que les gouvernements de gauche ne sont pas plus susceptibles d'investir dans la santé publique que les gouvernements de droite. Enfin, en référence à la littérature sur l'analyse comparative des soins de santé, nous montrons que les systèmes de services nationaux de santé maintiennent des investissements de soins préventifs plus élevés que les systèmes de santé basés sur l'assurance sociale.  

Biographie

Olivier Jacques
Chercheur au CReSP, CIRANO, Centre d'analyse politique - Constitution et Fédéralisme, professeur adjoint à l'École de santé publique de l'Université de Montréal. 

Olivier Jacques

Olivier Jacques est professeur adjoint au Département de Gestion, d'évaluation et de politiques de santé de l’École de santé publique de l'Université de Montréal. Il a obtenu son doctorat au département de science politique de l’Université McGill à l’automne 2020 et a été chercheur postdoctoral à l'Université Queen’s. Il s’intéresse à l’économie politique des politiques publiques au Canada et en Europe. Plus précisément, ses recherches portent sur les conséquences de l’austérité budgétaire sur le financement de l’État et du système de santé, ainsi que sur les difficultés que rencontrent les gouvernements qui cherchent à investir à long terme, notamment en santé publique. Il a aussi exploré les relations entre les politiques sociales, les inégalités de revenus et la santé des populations ainsi que les préférences des citoyens quant aux politiques fiscales. Olivier est membre du CReSP, chercheur au CIRANO et membre du Centre d'analyse de Politiques, constitution et fédéralisme. 


Sarah Fraser 
Responsable de l'Axe 2 : Systèmes de soins et de santé publique au CReSP, professeure agrégée à l’École de psychoéducation de l'Université de Montréal, co-titulaire de MYRIAGONE Chaire McConnell – Université de Montréal en mobilisation des connaissances jeunesse. 

Sarah Fraser

Sarah Fraser est professeure agrégée à l’École de Psychoéducation de l’Université de Montréal. Elle est co-titulaire de la Chaire Myriagone UdeM-McConnell en mobilisation des connaissances jeunesse, et responsable de Pitutsimajut Partnership Research. Elle est également chercheuse de l’Environnement réseau de recherche en santé Autochtone (ERRSA) du Québec. Elle détient un doctorat en Psychologie - recherche et intervention de l’Université Laval.

Sa programmation de recherche porte sur la santé et le bien-être des Premières Nations et Inuit avec une approche de soutien à l’auto-détermination. Elle travaille en collaboration avec des partenaires organisationnels et des jeunes afin de co-développer des réseaux et des projets qui permettent de soutenir la mobilisation communautaire et adapter ou transformer les services de soins et de santé.